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 Sujet du message: Ebauche d'un fait divers
MessagePosté: Ven 18 Juil 2008 15:48 
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Cet été je me suis donné pour objectif de réaliser une BD de quelques pages. Pour ça il faut une histoire. Donc j'ai concocté un petit récit qui me permettra, si j'en ai la motivation, de mettre des cases sur les mots.
J'aimerais avoir votre avis sur l'histoire évidemment, les dialogues et surtout sur la construction des évènements et leur enchainement.

Voici le texte(sans titre) en question:


« C’est hier, au premier jour de l’été, qu’un massacre s’est déroulé dans la maison victorienne de la rue Est, Ezra Pound »

La nouvelle avait produit l’effet d’une bombe dans la presse locale habituée à détailler les préparatifs de la fête communale. L’acte n’avait laissé personne indifférent dans le café du coin, point de chute de tous les ragots et médisants de la ville, chacun le canard du jour à la main, dégustant le café à l’eau et œufs sur le plat matinales, et surtout pas les piaillards habitués qui ne cessaient de présumer sur ce qui aurait poussé Mia Whitaker à se défouler sur son époux, Josh, sa petite fille, son adolescent et sa petite amie, avant de mettre fin à ses jours.

Mia, caissière à plein temps dans la supérette du vieux Robert Guthrie au quartier Nord, avait rejoint Josh dans sa ville natale après s’être rencontrés à un concert de rock indépendant au printemps 1985. Le jeune couple devait y vivre quelques mois pour, plus tard, déménager vers Seattle. Finalement le job de Mia qui offrait un salaire convenable, permettant d’être moins pauvre que la moyenne, et la succession de Josh à son père aux fonctions de maire les avait immergé dans une routine sécurisante qui aura fait de l’ombre à leurs désirs d’ailleurs. La naissance de Ron en 1990 puis de Léa en 2001 les emmenèrent à abandonner le loft qu’ils occupaient dans le centre, pour aménager la maison victorienne familiale, héritage du 18e, sur la colline de la rue Est, Ezra Pound.

Mia avait tout pour être comblée, une famille soudée au sein d’une belle maison d’une ville paisible et une vie sociale plus que pleine. Et pourtant il y eut le 21 juin 2007.

Il était 19 heures, heure de fermeture du Guthrie’s Shop, quand Mia quittait sa caisse pour descendre le rideau de fer et enfin se lancer en toute tranquillité dans les comptes de l’argent encaisser durant la journée, qui avait débuté à 10 heures avec une pause entre 14 et 15 heures., comme chaque jour de chaque semaine, hors le dimanche. Après avoir déposé le bilan sur le bureau du vieux Robert et entendu son « à demain » journalier, elle gagnait sa voiture garée à l’arrière du magasin à 19h15.
Un trajet de 7 minutes et elle arrivait à la colline toujours ensoleillée où était bâti le foyer familiale. Alors qu’habituellement, à19h23, elle montait les marches du porche de la maison, ce soir là elle fit un détour par le garage où était rangé à côté de nombreux trophées de chasse le vieux fusil de son beau père, poussiéreux et tout juste rouillé. Elle entra dans la maison sellier accolé à la cuisine où Josh préparait, en même temps que son discours, le repas qu’il s’apprêtait à partager comme chaque soir à 20 heures. Alors que Mia chargeait non sans raffut et maladresse le fusil de la seule chevrotine qu’elle avait pu trouver, son mari lança :

- C’est toi Mia ?
- Oui mon chéri Qu’est qui ne va pas ?
- Il me semblait avoir entendu des bruits suspects. Ce n’est que toit finalement, ce soulagea Josh. Je n’ai pas l’habitude de t’entendre entrer par le sellier.
- Il faut savoir changer ses habitudes mon chéri.

Mia entra dans la cuisine et d’une forte pression sur la gâchette, dont le mécanisme avait été rendu difficile par la rouille, les plombs projetaient dans un vacarme assourdissant, s’égrainèrent dans le buste du mari, alors de dos. Une gerbe de sang et de chaire percuta la fenêtre sur laquelle portait le regard de l’homme.

- Maman ?
- Oui mon chéri.

C’était son fils, Ron, à l’étage, accompagné de sa petite amie, Eva, surpris par le bruit alors qu’il s’employait à satisfaire ses désirs charnels. Il répliqua :

- Tu ne peux pas faire moins de bruit ?
- Désolé mon chéri. Papa remet à neuf le vieux fusil de ton grand père.

Sans plus de soucis, l’ado retourna à ses occupations. Mia, dans son élan, empoigna le couteau de cuisine qui servait à son mari, gisant dans son sang, à trancher finement le rôti du soir. Elle se dirigea vers les escaliers basés dans le salon, les monta. Arrivait à l’étage elle croisa sa petite fille, 6ans depuis deux semaines.

- Bonjour Maman ! L’accueillit-elle.
- Nous sommes le soir ma puce.
- Oups ! Gloussa la petite fille recouvrant sa bouche de ses mains.
- L’école s’est bien passé aujourd’hui Léa ?
- Oui M’man. Tu savais, qu’il y longtemps, très longtemps, que mon école apprenait à de jeunes indiens. Et même que, eux, ils ne voulaient pas y aller. Expliqua-t-elle à sa mère, fier de transmettre son savoir pour servir sa cause.
- Ca ne t’empêchera pas d’y retourner demain ma puce.
- Maieuh.
- Va à ta chambre, je t’y rejoints pour te lire une histoire. Mais d’abord, il faut que je parle à ton frère.
- One ne mange pas ce soir, j’ai faim moi, s’empressa de dire Léa.
- Papa à un discours à prononcer ce soir, il rentrera tard. Et puis ton frère passe la nuit chez son amie…
- Son amoureuseuh, corrigea la jeune fille pleine de malice.
- Oui son amoureuse. Nous serons donc seules ce soir. Je t’apporte le repas tout de suite à ta chambre.

Toute heureuse, l’enfant pleine d’un zèle marqué se précipita vers sa chambre pour préparer la soirée qu’il l’attendait.

Mia prit la direction de la chambre de Ron, dont émanaient quelques gémissements. Elle Frappa la porte de la phalange de son index et entra sans attendre. Elle surprit le jeune couple en pleine étreinte.

- Maman, je t’ai déjà demandé de frapper avant d’entrer.
- Désolé mon chéri. Tu peux te revêtir Eva, je vais parler avec Ron dans le couloir, ensuite je viendrais discuter avec toi.

La jeune fille s’exécuta et se dirigea vers un coin de la chambre.

- Encore ses fichus sermons, dit l’ado d’une liberté insolente.

Mia se mit à l’écart avec le jeune désinvolte sur le pas de la porte. D’une vitesse affolante, elle le rua de coups de couteau. Elle retourna à la chambre et s’attaqua en toute finesse à la petite amie de son fils, dont le sang giclait de la poitrine, d’une prise assassine ponctuée d’un égorgement. Elle finit en caressant doucement ses longs cheveux. Sans bruit, d’une danse légère, la mère venait de retirer la vie à deux jeunes insouciants.

Elle fila à sa chambre pour changer son chemisier blanc ensanglanté pour un top vert anise, délavé et mal taillé. Elle alla retrouver sa fille, le couteau caché à l’arrière de son blue jean.

- Enfin ! s’exclama Léa impatiente. Mais et le repas ?
- Nous allons faire une petite sieste avant, d’accord ?
- D’accord, se plia la jeune fille avant de réclamer son dû, mais tu me lis Les aventures de Huckleberry Finn.
- Oui ma puce.

Au bout de quelques pages, Léa poussait déjà de profonds ronflements. La mère l’égorgea, sans cligner des paupières, sans osciller, sans l’once de futurs remords. Les draps s’engorgeaient du sang s’écoulant de la gorge juvénile fraîchement fendue. Elle lui baisa le front et glissa à l’une de ses oreilles un « te j’aime ».

Il régnait dans la maison un silence que seuls les crépitements du bois venait troubler. La vacuité d’une âme diffuse, telle une nébuleuse, vagabondait jusqu’au rez-de-chaussée. Enfin en bas, Mia reprit une marche précise en direction de la cuisine. Le corps de Josh, déchiqueté par endroit, gisait toujours dans une flac de sang en compagnie du rôti qu’il tranchait une trentaine de minute plus tôt. Mia décrocha le téléphone fixé au mur où était montée la fenêtre dégoulinant du sang de son mari. Elle joignit le commissariat, comme toujours le Sheriff décrochait, le boulotl manquait dans cette ville sans problème.

- Moui, hallom, dit-il la bouche pleine de donuts.
- C’est Madame Whitaker. Du travail vous attend.

Mia raccrocha, en sachant que dans 5 minutes le bonhomme sera sur le pallier. Elle couru au garage, fouilla dans le meuble où elle avait précédemment emprunté le fusil de chasse du père Whitaker à la recherche d’une nouvelle cartouche. De retour à la cuisine la munition en main, elle l’introduisit dans le magasin de son arme, avec toujours autant de maladresse.

Fin prête, il restait deux minutes avant que le Sheriff se présente à la demeure. Elle déambula vers la porte principale, par laquelle elle avait l’habitude d’entrer chaque soir, le chemin semblait aussi pesant qu’un périple dans le couloir de la mort. Arrivée dans le hall, elle s’agenouilla, le menton sur l’extrémité du canon et le doigt sur la gâchette. Elle attendait, comme la providence, l’arrivée du Sheriff.

Une minute aura passé. Les pas de celui qui montait les marches du porche résonnaient dans l’entrée, de même que les coups sur la porte. Mia Whitaker ne répondait pas, toujours patiente, fixe.

- Madame Whitaker, c’est le Sheriff.

Il se tâta une dizaine de seconde puis frappa de nouveau la porte.

- Madame Whitaker, je vous prie de répondre.

Toujours rien. Irrité, L’homme força l’entrée d’un viril coup de pied. Il fut pris d’un flottement lorsqu’il aperçut Mia qui maintenait sa position. Scotché sur le pas de la porte, alors bègue, il ne pu que regarder ce qui allait suivre.

- Au revoir Ralph.

Elle appuya sur la détente un peu plus tendre après le premier tire. Le coup de feu, trop important pour les tissus de chaire et la face du crâne, embarqua une moitié du visage, émietté. Un ballet de flocons recouvrit les surfaces à proximité au rythme des sons de la pendule de l’horloge trônant sur la scène qui annonçait 20 heures.


Dernière édition par JiGé le Sam 19 Juil 2008 13:10, édité 1 fois.

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MessagePosté: Ven 18 Juil 2008 16:06 
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Inscription: 05 Juil 2008
Messages: 1484
Localisation: Beyond the time
Personnelement,j'aime bien ton histoire.Il y a beaucoup de narration (j'adore ça) donc on comprend très bien l'histoire.Après les dialogues sont assez vivant,il y a un peu (beaucoup) d'action donc voila moi ça me plait!Donc je tient a te dire:Very Felicitation!

Après reste à savoir ce que cette histoire donnera en Bande-Déssinner!

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"Le réel me donne de l'asthme." - Cioran.


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