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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Lun 29 Juin 2015 20:39 
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Le passage des Dupondt pendant la diversion est tordante^^ j'ai adoré !
L'histoire avance doucement, épisode par épisode, c'est bien.
Je t'avoue que je ne suis pas très friand de tes descriptions. Je les trouve excessives pour une fan fic, il me semble qu'il y a beaucoup trop de détails. Mais c'est juste une préférence personnelle :)

C'est terriblement violent pour un tintin: scène de catch, grosse fusillade, meurtre sur coup de tête (tiens, un motard déboule, et si je lui tirais une balle entre les 2 yeux ?^^). La violence ne me dérange pas, mais j'ai vraiment du mal à imaginer qu'il s'agit là du même Tintin que celui de mon enfance. Les seuls morts dont je me souviens sont ceux qui perdent la vie dans la fusée au retour de la Lune

EDIT: c'est juste un constat, la comparaison de l'oeuvre d'Hergé et de ta fic donne un contraste très nette à ce niveau là, mais c'est un choix comme un autre et tu as bien raison de la faire comme tu l'entends :) Et au moins on ne sait pas à quoi s'attendre. Dans Tintin c'est rare qu'un méchant tue quelqu'un alors que là on peut se demander si Haddock ou Tournesol ne vont pas finir pas y laisser la vie. ça rend le scénario plus mystérieux qu'il ne l'ait déjà !

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le plus puissant des démons, ma fan-fic sur le précédent possesseur du fruit du magnétisme.

goodeed Venez faire des dons gratuits pour aider des enfants du Tiers Monde à se nourrir et être vaccinés, et pour planter dans arbres en Inde !

le même genre de site, mais avec un peu plus de choix dans les dons

Fluctuat Nec Mergitur.


Dernière édition par musicman le Mer 1 Juil 2015 08:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Mer 1 Juil 2015 02:12 
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Merci pour ton commentaire musicman.

J'ai effectivement un style un peu plus de James Bond (tout en incluant tout un peu d'humour), car je trouvais que la fic ne serait pas assez palpitante si je restais strictement dans l'esprit d'Hergé (à mon avis). Aussi, la plupart des lecteurs ont plus de treize ans.

En passant, dans l'Oreille cassée, les deux méchants sont morts noyés. Et dans le Lotus bleu, le méchant japonais qui s'occupait du trafic d'opium s'est fait un hara-kiri à la toute fin selon le journal.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Mer 22 Juil 2015 03:05 
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Chapitre VII : L'érable du sang

Sur une route rurale près de Sainte-Agathe… Le 12 avril 1974.

Accompagné de Milou, Haddock et Cornelia, Tintin conduisait une Chevrolet Camaro 1969 blanche tout en écoutant une chanson de Beau Dommage. Arborant des cheveux frisés courts et une moustache épaisse de style Fa Manchu, le reporter portait avec élégance son manteau de cuir noir et des pantalons kaki. Il pouvait aussi contempler le paysage forestier dominé par les conifères. Il y a quelques jours, une tempête de neige tardive laissa une trentaine de centimètres dans la région. Malgré tout, la température extérieure s’avérait confortable avec des oscillations autour du point de congélation. Possédant une carte routière, l’espionne fit le point sur la dernière mission. Elle avait maintenant des cheveux longs teints en rouge, des lunettes rectangulaires, un long manteau en suède beige, un chemisier rose à manches longues et des pantalons blancs décorés de motifs floraux.

-Nous avons appris que Lothar Kruger a eu un fils, Friedrich. Ce dernier a le rêve d’instaurer le Quatrième Reich et vient de terminer l’élimination de sa famille maternelle. Le prochain indice est sans doute Bernard Nashua.

Le capitaine lut une liste des actifs de cet homme d’affaires. Habillé d’un manteau aux carreaux rouges et verts ainsi que des denims noirs, Archibald s’était à nouveau déguisé avec des cheveux longs et des lunettes de soleil.

-D’origine montagnaise et né en 1922, Nashua a passé une bonne partie de sa jeunesse dans un couvent catholique à Montréal. Élève fort doué et exclu du service militaire, il décrocha une bourse pour étudier en administration à New York, puis à Genève une fois la guerre finie. Depuis son retour au Québec en 1949, il investit dans des entreprises amérindiennes et régionales prospères. Il en tire profit depuis des années. Aussi, il possède sa cabane à sucre à Sainte-Agathe et détient la très grande majorité des actions d’une compagnie de construction spécialisée en régions éloignées.

Tintin ajouta.

-Il doit tremper dans des affaires louches. Pourquoi avoir investi dans une cabane à sucre?

Cornelia répliqua.

-Ça, je ne le sais pas du tout! Aujourd’hui, il y aura plusieurs familles à la table.

--------------

Quinze minutes plus tard…

Les quatre héros arrivèrent à la cabane à sucre, nommée Shikuan, qui veut dire le pré-printemps en montagnais. Ce long établissement rectangulaire construit en billots de bois de cèdre était célèbre pour la qualité de son sirop d’érable, en forte demande un peu partout dans la province depuis quelques années. Après avoir stationné sa voiture, Tintin étudia l’organisation des lieux, situés tout près de deux montagnes. Outre la cabane, une petite chapelle avait été bâtie sur une colline boisée et un kiosque pour la tire à l’érable connaissait une activité florissante. Des érables donnaient généreusement leur sève qui coulait dans des seaux métalliques grâce à des chalumeaux. Peu avant d’entrer dans la cabane à sucre, le capitaine grommela.

-Si je pouvais attraper ces cercopithèques de malheur!

Devant lui, des dizaines d’enfants s’amusaient au son de la musique en attendant le repas. Il marcha par mégarde sur une voiturette et glissa avant de tomber brutalement sur le plancher. Étourdi, il se releva avec l’aide de son protégé. Un homme dans la cinquantaine, Bernard Nashua en personne, les accueillit. Ayant des cheveux gris en queue de cheval, une peau tannée, des yeux verts bridés et un grand corps marqué par un embonpoint sévère, le Montagnais portait un manteau de cuir brun et une paire de denims bleus foncés. Alerte, il s’assura que Haddock ne s’était pas blessé.

-Je suis vraiment désolé. Pour m’excuser, je vous offre un repas et une tire gratuits à vous trois. Qui êtes-vous?

Cornelia les présenta.

-Je m’appelle Ginette. Celui avec la coupe frisée est mon époux Pierre. Il est un cadre dans le milieu de construction. L’autre avec les cheveux noirs se nomme Lionel, c’est mon cousin. Et j’allais oublier, voici son chien Théo.

L’homme d’affaires esquissa un sourire narquois et invita à Tintin de se joindre à lui.

-On pourrait jaser (parler) business dans une salle privée.

Piégé, le jeune reporter accepta l’invitation sous les regards consternés de ses deux amis. Il disparut avec Nashua. Le capitaine resta avec Milou et Cornelia. Ils prirent place sur une table en bois. Les entrées arrivèrent. Il y avait des légumes marinés, du creton et de la soupe aux pois. Aussi, les serveurs apportèrent de la bière rousse de marque Tremblay, qui séduisit les papilles de Haddock.

-Une très bonne bière, ma foi.

Il en commanda une autre en dépit des avertissements de son collègue. Une quinzaine de minutes plus tard, des assiettes imposantes furent servies avec du sirop d’érable : des oreilles de crisse (porc), une omelette, du jambon, des saucisses et des pommes de terre. Toutefois, l’employé ajouta.

-Nous ne trouvons pas les fèves au lard. Je suis désolé.

Archibald chercha le chien sans succès. Un cuisinier furieux vint l’apporter.

-Crissez-moi ce cochon! Tabarnak! Ah, ces fèves au lard.

Contrariée, l’espionne quitta avec Milou et laissa le capitaine savourer son repas. Ayant achevé son quatrième verre d’alcool et de plus en plus saoul, il entama le dessert. Il y avait trois choix : le pouding chômeur ; des crêpes frites au sirop ou de la tarte au sucre. Au terme du repas, un groupe de musiciens arriva sur les lieux. Le chanteur commença à entonner Ça va venir découragez-vous pas de Mary Travers, dite La Bolduc.

-Mes amis je vous assure que le temps est bien dur

Il faut pas s’décourager ça va bien vite commencer

De l’ouvrage i’va en avoir pour tout le monde cet hiver

Il faut bien donner le temps au nouveau gouvernement

Ça va v’nir puis ça va v’nir

Ah! Mais décourageons-nous pas

Moi j’ai toujours le cœur gai et j’continue à turluter!

Turlute

On se plaint à Montréal après tout on est pas mal

Dans la province de Québec on mange [à l’eau] notr’ pain sec

Y a pas d’ouvrage au Canada y en a ben moins dans les États

Essayez pas d’aller plus loin vous êtes certains de crever d’faim

Ça coûte cher de c’temps-ici pour se nourrir à crédit

Pour pas qu’ça monte à la grocerie je me tape fort sur les biscuits

Mais j’peux pas faire de l’extra, mon p’tit mari travaille pas

À force de me priver d’manger j’ai l’estomac ratatiné

Me voilà mal amanchée j’ai des trous dans mes souliers

Mes talons sont tous d’travers et pis le bout qui r’trousse en l’air

Le dessus est tout fendu la doublure tout décousue

Les orteils passent à travers c’est toujours mieux que d’pas en avoir

Le propriétaire qui m’a loué il est bien mal amanché

Ma boîte à charbon est brûlée et puis j’ai cinq vitres de cassées

Ma lumière disconnectée pis mon eau est pas payée I’ont pas besoin de v’nir m’achaler m’a les saprer en bas

d’l’escalier


À la fin de la chanson, le capitaine fut pris d’un rire incontrôlable.

-Turlute… Turlute… Coquine! Ça fait longtemps que je n’en ai pas eu.

Il imita la fellation devant les gens consternés. Scandalisées, des mères firent sortir leurs enfants à l’extérieur pour manger de la tire. Une fois détendu et tenant un sixième verre de bière, Haddock se leva.

-Que dites-vous pour une autre chanson?

Les musiciens entamèrent Ah Toi, Belle Hirondelle de Jacques Labrecque.

-Ah toi belle hirondelle qui vole ici
As-tu vu dans ces îles mon Alexis
Va-t'en lui parler à l'oreille de mes amours
Je resterai sage et fidèle pour son retour

L'oiseau qu'est tout aimable prit sa volée
Dans son léger plumage sans est allé
Traversant les mers et les terres sans s'y lasser
Tout droit sur le mât du navire s'est reposé

L'aperçoit dans la hune du bâtiment
Alexis se lamente en le voyant
Ne pleure pas amant fidèle écoute-moi
J'ai des compliments de ta belle qui sont pour toi

L'amant plein de surprise l'entend parler
Reçoit bonne nouvelle la salué
Elle t'a donné son cœur en gage et ses amours
Elle restera sage et fidèle pour ton retour

Je te salue la belle salut à toé
Ton petit cœur en gage donne le moé
Je suis parti pour un voyage dans les longs cours
Je te donnerai de mes nouvelles à mon retour
À mon retour à mon retour


Joyeux et ayant dansé à vive allure avec des belles femmes ivres, le capitaine cala sa bouteille de whisky et dut se faire aider par des hommes pour aller à l’extérieur. Quelques jeunes adultes surexcités lui demandèrent une faveur en lui mettant un chapeau de cow-boy.

-Le taureau mécanique, capitaine!

Il y embarqua sous les applaudissements enflammés. Tout en tentant de rester en équilibre, il se vanta.

-Mes enfants, c’est une brise. J’en ai affronté des tempêtes avec Tintin, Milou et ce bon vieux Tryphon. Je me suis battu contre des dizaines de léviathans avec la férocité belliqueuse de mon ancêtre, François de Haddoque. Ce n’est pas ce bibendum qui me mettra hors de combat.

Il mena le bal pendant quelques minutes. Toutefois, le taureau mécanique fonctionnait de plus en plus rapidement et Haddock en perdit le contrôle avant d’être projeté sur des tonneaux de sirop d’érable qui tombèrent sur lui. Sonné, il perdit connaissance.

-------------------

Au sous-sol…

Inquiet, Tintin suivait le propriétaire qui l’amena à une table rectangulaire en bois. Un peu partout, il y avait des cordes et des chaines suspendues ainsi que diverses armes comme des poignards, des pistolets et des battes. Aussi, des hommes d’affaires, des prêtres et des motards étaient assis. Le reporter prit place sur une chaise et était surveillé par deux gardes. Nashua l’interrogea avec un ton délicat et lent.

-Selon toi, pourquoi sommes-nous ici?

Ébranlé, Tintin risqua une réponse.

-Vous êtes associés à Friedrich Kruger.

La face du Montagnais devint crispée.

-En partie. Tu vas dire tout ce que tu sais au plus sacrant (plus rapidement possible). Tu es en train de fouiner (fouiller) dans mes affaires et risques de me mettre dans la marde (position fâcheuse). Baptême, j’en ai mon voyage (assez). C’est-tu fini?

Se sentant dans l’eau chaude, le maître de Milou répliqua en parlant comme un Québeçois.

-Je m’en câlisse (m’en fous) de ton cash. Je suis venu résoudre un crime de taille : l’assassinat de Makris. Pis, paraît que les Danduro voulaient ta peau.

L’Amérindien frappa la table et lâcha.

-Je m’en contre-câlisse. Friedrich a ordonné le meurtre de Makris. Pourquoi selon toi? Le projet de la centrale hydroélectrique de Manicougan a attiré une centaine de riches investisseurs québécois en échange de dividendes. Ayant découvert nos projets, Makris a tenté de participer en y mettant une partie de sa fortune sous un faux nom. De là, il espérait faire arrêter les actionnaires, dont moi et tous les messieurs que tu vois. Il a emporté des secrets dans sa tombe. Plusieurs membres du gouvernement fédéral, provincial et de la Gendarmerie royale du Canada connaissent le projet, mais nous achetons leur silence tellement les retombées financières du barrage sont grands. À ces revenus, il faut ajouter les bénéfices extrêmement lucratifs du trafic de drogue insérée dans le sirop d’érable. Plus tard, lorsque Jean Thierry est arrivé, Friedrich a fait incendier le domaine pour détruire les preuves. En effet, chez les Danduro, la famille était divisée en deux : le clan autour de Valeria et de Friedrich ainsi que l’autre avec Anthony et Giacomo. Makris connaissait très bien Anthony et trempait dans le cartel de la drogue. Il espérait l’élimination de ses ennemis pour consolider son pouvoir financier. Une chance que nous pouvons compter sur des tueurs d’élites aguerris comme Klaus ou Gaspar, des anciennes gloires nazies oubliées. Je suis honnête.

Sous le choc, Tintin voulut en savoir plus.

-Que faites-vous exactement dans cette centrale? Je suis prêt à parier qu’il y a d’autres dirigeants importants à ce projet.

Surpris, Nashua répliqua.

-Tu es très perspicace, mais ça ne te regarde pas. Maintenant, vide ton sac! Nous tuerons tous les gens qui t’ont aidé. Tu n’échapperas pas ce sort. Parle!

Menacé, Tintin commença à expliquer.

-Je suis sous les ordres de la Renarde Blonde, dite Cornelia.

Furieux, le Montagnais le gifla et pestiféra.

-Elle est notre pire ennemie et beaucoup plus dangereuse que toi. Friedrich la recherche depuis longtemps. Tu ne connais pas son passé.

------------------------

Peu avant l’interrogatoire, à l’extérieur de la cabane à sucre, dans une clairière tout près d’une chapelle …

Pendant que Cornelia promenait Milou, Klaus Weber se pointa avec trois motards. L’empoisonneur avait réussi à se camoufler avant de surprendre l’espionne avec un coup de poing sur la face. L’Allemand défia la femme.

-Comme nous nous retrouvons! Friedrich sera content!

Pour se venger, Cornelia lui asséna un puissant coup de pied. Quant au chien, il faisait face aux trois criminels qui l’encerclaient. Il évita un coup de batte avant de sauter sur le coude du premier et le mordit. En douleur, le bandit atteint frappa accidentellement un de ses amis qui s’évanouit. Déstabilisé, le deuxième reçut les crocs de Milou dans son tendon d’Achille gauche et fut dans l’incapacité de marcher. Le troisième coursa en direction du compagnon de Tintin, mais il marcha sur des selles liquides, dues à l’overdose de fèves de lard chez Milou, et tomba vers l’arrière. Il se cassa une vertèbre lombaire et se retrouva hors combat. Contente, Cornelia félicita le chien.

-Tu mérites un gros os!

Humilié, Weber visa la tempe droite de sa rivale avec son pied. Elle le para avec son genou gauche et riposta avec un coup de poing en direction du sternum. Klaus le bloqua en croisant ses bras. Frustrée, elle le bombarda de coups. Son opposant le copia avec ses propres coups et voulut l’achever avec une tactique déloyale. Il sortit un poignard et entailla le visage de Cornelia. Outrée, elle dirigea un coup de pied brutal qui lui cassa la mâchoire. En douleur, il tenta d’étrangler la beauté et la souleva après l’avoir poignardé au ventre. De plus en plus faible et incapable de frapper sans faire des dommages, elle avait une faible marge de manœuvre. Soudain, elle aperçut une capsule de poison dans une poche du manteau de Weber. Elle s’en empara discrètement et attendit que son agresseur prenne la parole.

-Tu es coincée. J’attendais tellement ce moment!

Il commença à rire et ne vit pas Cornelia insérer son propre poison, très agressif, rapide et extrait du venin du serpent marin Chitulhia Belcheri mélangé avec de l’arsenic et du cyanure, dans sa bouche. En fait, cette substance était réservée pour le capitaine Haddock selon son plan initial. Après l’avoir avalée, il s’effondra et eut des convulsions pendant une minute avant de décéder.

-----------------------------

Au sous-sol de la cabane à sucre…

Bernard prit son pistolet et s’apprêta à achever son interlocuteur, mais un de ses hommes, lui aussi Montagnais, arriva dans la pièce à l’improviste.

-Désolé de te déranger chef, je viens d’apprendre qu’un escadron de policiers de la GRC, dirigée par les Dupondt, s’approchent d’ici. Il faut décrisser (partir)!

Ses conseils furent écoutés et Nashua laissa une vingtaine d’hommes pour exécuter Tintin. Le reporter profita de ce moment de distraction pour s’emparer d’une corde et s’élancer en direction d’un subalterne qui fut mis hors de combat après avoir encaissé un coup à la tête. Il dut éviter une salve de balles avant de lancer une chaise pour écarter deux adversaires. Soudain, un homme tenta de décapiter la cible avec son sabre, mais il fut déjoué par un coup de bâton dans les testicules. Après avoir assommé un ennemi avec un coup de poing à la nuque, Tintin roula un gallon d’essence avant de le faire exploser à l’aide d’une balle. Face au feu, il emprunta une sortie d’urgence et se retrouva à l’extérieur avec plusieurs motoneiges. Un des investisseurs criminels s’apprêtait à partir, mais il fut rattrapé par Tintin qui le délogea du véhicule. Sans casque et protection, il fonça droit vers un sentier de montagne. Gravissant les pentes, Tintin ne tarda pas à être poursuivi par un escadron de cinq motoneigistes qui avaient survécu à l’explosion. Il se rendit compte que le niveau d’essence était faible et que le réservoir venait d’être perforé. Une fois sous une branche d’un arbre, Tintin s’y agrippa avant de relâcher et tomber sur le siège occupé du premier motoneigiste. Il molesta le conducteur qui chuta et prit contrôle de l’engin. Une fois en pente descendante, il négocia un virage serré afin d’éviter un rocher, ce que le deuxième opposant échoua. Coincé entre des buissons et le troisième motoneigiste qui tenta de l’abattre en vain, Tintin s’approcha de lui et le renversa avant d’accélérer. Il prit le chemin le plus dangereux et plana au-dessus du vide, puis il atterrit brutalement sur le terrain enneigé d’une demeure de Sainte Agathe. Derrière lui, le quatrième poursuivant rata son saut et fit un vol plané en direction du toit de la maison. Il ne restait qu’un ennemi déterminé à en finir. Ces deux derniers se retrouvèrent côte à côte dans un parc parsemé de bonhommes de neige. Détruisant toutes ces œuvres, Tintin était couvert de neige tout comme l’autre conducteur. Ils ne virent pas la rivière voisine et s’y enfargèrent. Se débattant pour survivre, le Belge faiblit et était sur le point de se noyer. Soudain, les Dupondt surgirent de nulle part et sauvèrent leur ami de la mort. Dupond s’exclama.

-Une chance que nous restions ici pour diriger l’opération policière. Sinon, tu serais fichu.

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Pour te répondre musicman, le capitaine et Tournesol ne mourront pas.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Jeu 13 Aoû 2015 02:13 
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Localisation: Dans tes rêves.
Bien le bonjour, chers lecteurs et lectrices, j'ai le plaisir de vous présenter le nouveau chapitre, un peu plus court, mais qui conclut presque l'enquête de Tintin. C'est le début de la fin de la fanfic (il ne reste que deux chapitres).

Chapitre VIII - Manicum

Dans un restaurant à Baie Comeau, le 27 avril 1974, lors d’une journée de pluie…

Tintin mangeait une poutine (des frites nappées de fromages en grains et de sauce brune) avec Milou.

Découragé de voir son protégé aimer ce plat riche en gras, le capitaine grommela.

-Sois raisonnable, cloche à fromage. Sinon, tu seras gros comme un brontosaure. Toi aussi Milou.

Ayant la main gauche appuyée sur le menton, Haddock déprimait. Le juke-box était cassé, aucun autre client mangeait, les nuages noirs, les eaux tempétueuses du Saint-Laurent et le vent marquaient le paysage. Aussi, près de Baie-Comeau, de nombreuses communautés d’Innus vivaient pauvrement avec des droits ancestraux menacés face aux projets hydroélectriques. Cornelia revenait d’un petit voyage d’exploration et présenta à ses trois amis le chef d’une communauté innue.

-Le frère de Bernard Nashua, Jack a accepté de s’entretenir avec vous.

Aussi corpulent que son frère, Jack avait le crâne rasé, des yeux verts enflammés, une peau tannée et un visage rond maquillé par des décorations tribales. Habillé d’une tunique, de mocassins et de pantalons en cuir de castor, il arborait une généreuse coiffe à plumes.

-Bien le bonjour, étrangers. J’espère que vous coincerez mon frère. Il a perdu la raison.

Perplexe, Tintin demanda plus d’explications.

-Que voulez-vous dire?

Jack s’emporta.

-C’est une longue histoire et mon frère va me tuer. Au début, il avait des projets nobles et respectables. Il aspirait à fonder des entreprises pour soutenir le dynamisme économique des Premières Nations du Québec. En 1970, il avait déjà accumulé beaucoup d’argent et à l’annonce de l’ouverture du chantier du barrage Manic-X, il pensa faire des affaires d’or et trouver encore plus de fric pour réinvestir davantage dans la communauté innue. Devant cet objectif, il n’a pas hésité de recourir aux moyens les plus immoraux et honteux. Il a soutenu la pègre et les investisseurs pour générer encore plus de revenus en plus d’embaucher de jeunes adultes innus dans ses rangs criminels. Au terme de son projet, il ferait de sorte que les Innus détiennent toutes les actions du barrage et fassent l’indépendance du territoire de la Côte-Nord. Une fois ce rêve réalisé, il utiliserait ses partenaires pour faire soulever toutes les Premières Nations contre le gouvernement canadien et faire morceler le pays en plusieurs États autochtones, un Canada anglais et un Canada français. Voici ce qu’il m’a confié. Contrairement à moi qui prône une méthode pacifique, il veut une méthode violente pour les revendications amérindiennes et inuites. J’ose espérer que ce bain de sang n’aura pas lieu.

Un peu confus, le capitaine se demandait comment Bernard allait parvenir à ses fins.

-Comment ce bachi-bouzouk va-t-il faire cela?

Le chef autochtone répliqua sèchement.

-Il contrôle un vaste réseau d’extrémistes nationalistes amérindiens et peut compter sur le développement des armes. Le sous-ministre canadien des ressources naturelles est au courant, mais mon frère lui a acheté son silence. Je n’en sais pas plus. Adieu.

Il prit congé du groupe, laissant Tintin songeur.

-------------------------------

Le lendemain, en fin d’après-midi… Dans un local de la centrale de Manic-X…
Assis à son bureau en tek, le professeur Tournesol lisait attentivement un petit rapport de son adjoint, chargé de la surveillance de l’entretien des turbines. Les derniers mois furent éprouvants pour lui : de nouveaux collègues, de problèmes hydroélectriques assez difficiles à résoudre et surtout la pression des supérieurs. Une fois la lecture achevée, le Syldave soupira.

-Une autre journée de finie. À la maison.

Il ferma la pièce à clef et se dirigea vers la salle des bains pour hommes. La porte s’ouvrit. En costume moulant de lycra, le capitaine venait de tomber par accident sur le professeur et hurla. Surpris, Tournesol fit une accolade à son compagnon.

-Que fais-tu ici capitaine?!

Reprenant ses esprits, Archibald le dévisagea.

-Mille millions de mille milliards de mille sabords de tonnerre de Brest! Tu travailles dans ce repaire de Ku-Klux-Klans. Ton laboratoire a explosé. L’heure est grave.

Confus, Tournesol répondit.

-Ce n’est pas une cave à vin! Pourquoi ton costume? Halloween est dans plusieurs mois et je n’ai pas de bonbons à te donner.

Découragé, Haddock s’emporta.

-Arrête de niaiser, athlète complet! Nous avons risqué nos vies pour venir jusqu’ici. Outre la centrale, nous pensons qu’il y ait une fabrique d’armes.

Soudain, des agents de sécurité surgirent de nulle part et capturèrent sans difficulté le capitaine. Derrière, un individu dans la fin de la vingtaine arriva. Arborant un vieux manteau de cuir noir, des pantalons de travail bleu, des bottes en cap d’acier et un casque blanc, cet ingénieur possédait un corps bien bâti d’athlète, des yeux verts, des cheveux roux longs, une barbe épaisse et des lunettes de soleil. Tournesol lui pria de faire relâcher son compagnon.

-Je t’en prie, Daniel, c’est mon ami. Capitaine, je te présente Daniel Lavigueur. Il est le chef du chantier et des ouvriers. Aussi, son père Raymond, un géologue, dirige l’équipe de scientifiques.

Daniel se fâcha et assomma le capitaine avant de menacer son collègue avec un pistolet. Il le conduisit dans une salle de réunion et confia à Tryphon des prothèses auditives pour mieux entendre.

-Tu connais mal mon père. Quand il étudiait à l’Université de Laval dans les années 1930, il était un fervent partisan du parti fasciste d’Adrien Arcand, le Parti national social chrétien, puis du Parti de l’Unité nationale. En 1940, Arcand s’est fait arrêter avec ses plusieurs partisans et son parti fut dissolu. Selon les autorités, il voulait renverser le gouvernement. Alors, mon père s’est enfui en Allemagne et a pris des cours d’ingénierie sous la tutelle de feu Heinrich Moltke. Ce dernier a mis sur point les cyborgs nazis, détruits lors de l’opération Bagration. Il y resta jusqu’en 1946 avant de revenir au Québec. Fort de cet enseignement, il retourna à l’Université de Laval terminer son baccalauréat en ingénierie, faire une maîtrise et un doctorat spécialisés en géologie de la région du Manicouagan. Peu après la parution de sa thèse en 1954, il a fait une découverte qu’il a cachée au monde scientifique. Dans une excavation, il y avait d’importants gisements d’un métal bleu inconnu et il a procédé à sa datation. Selon lui, une météorite a fracassé la région lors de l’ère du Trias et a formé ce cercle d’eau. En même temps, il y aurait eu ce métal extraterrestre, baptisé manicum, provenant de cet ancien corps céleste. Dans l’ancien cercle de partisans d’Arcand, il y avait deux ingénieurs, un en métallurgie et un en électricité, qui eurent vent de cette découverte et aidèrent mon père. En effet, ce métal résistait extraordinairement aux pires chocs, voire aux bombes et à des températures extrêmes. Il fondait uniquement au contact de l’eau bouillante. Les trois compagnons ont eu l’idée du siècle : exploiter ce gisement afin de construire des robots armés jusqu’aux dents. Plus tard, ils découvrirent accidentellement une autre faculté de ce métal : d’en faire une sorte de bombe métallique capable de faire répandre du métal fondu bouillant capable de tuer. Il ne manquait qu’une chose : des batteries électriques surpuissantes alimentées par des turbines d’une technologie de pointe pour faire fonctionner ces engins. Des centaines d’investisseurs, dont des membres du gouvernement et des partisans des Conservateurs, avaient conscience du projet et y ont mis beaucoup d’argent pour leurs fins. Avec ces armes massives, nous séparerons le Canada en une partie anglophone et une autre francophone avec des fiefs des Premières nations. Nous nous sommes aussi associés au chef néo-nazi allemand Friedrich Kruger pour l’aider à faire un coup d’État en Allemagne de l’Ouest. Et le fascisme renaîtra. Selon toi, où sommes-nous allés chercher cette invention?

Furieux et ayant le visage cramoisi, Tournesol s’emporta.

-Je savais que ces batteries pouvaient être très dangereuses. Un type a dû rentrer dans mon laboratoire à Moulinsart! Vermisseau, je vais te tuer!

Lavigueur le confirma.

-Et il a fait sauter ton antre! Tu es le seul scientifique innocent dans cette affaire.

C’en était trop. Le professeur ferma ses mains.

-J’ai pratiqué la savate quand j’étais plus jeune!

Il lui expédia un coup de poing sur la tempe droite. Une fois avoir mis son ennemi au tapis, il lui déroba le trousseau de clés et partit en direction d’un étage inférieur grâce à une porte verrouillée.

------------------------------------------------------

Un peu plus tard, dans la salle cachée des armes…

Tintin arriva sur les lieux. Ses craintes furent confirmées. Dans cette pièce immense, des robots habillés en chevaliers, des bombes métalliques et multiples munitions étaient alimentées par des fils électriques. Soudain, un robot bleu haut d’une vingtaine de mètres surgit et brandissait son épée qui chauffait à vive allure. Il déploya des missiles.

-Ton aventure se finit ici. Friedrich a déjà mis la main sur ses armes et se dirigera vers l’Allemagne.

Il bombarda sa cible qui put se protéger. Hélas, Tintin ne vit pas un obus éclater devant lui et fut mis hors combat. Inconscient, le Belge attendait la mort que la lame lui donnerait. Tout à coup, le professeur Tournesol s’installa dans un robot et bloqua le coup d’épée avec son arme.

-Tu me déçois, Raymond! Je ne savais pas que tu étais capable de commettre ces crimes odieux.

Il lui expédia un coup d’estoc qui lui transperça l’épaule. Lavigueur riposta avec une bombe métallique qui lui brisa le bras gauche. Il enchaîna avec un coup de poing violent qui le fit chanceler. Sonné, Tryphon envoya des missiles qui ratèrent leur cible et explosèrent au plafond, lieu de convergence des fils électriques. Fou de rage et électrocuté, Raymond s’empara d’un pilier de béton avant de l’écraser sur Tintin. Le Syldave le sauva à nouveau en tranchant l’objet, mais il ne vit pas un coup d’épée bien placé couper la jambe gauche du robot. Déjoué, Tournesol s’effondra, mais eut la force de parer un coup de grâce et viser le réacteur de son adversaire avec une bombe, ce qui fut réussi. Vaincu et grièvement blessé à cause des chocs, le géologue se hissa hors du cockpit.

-Tu as gagné, Tryphon. Seules les bombes métalliques peuvent neutraliser définitivement le réacteur et les armes en manicum, atteindre les robots. Ce n’est que partie remise. J’ai développé une arme encore plus terrifiante. Kruger la détient pour renverser l’ordre mondial…

Il perdit connaissance, laissant seul Tryphon qui se posait mille questions.

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MessagePosté: Mar 8 Sep 2015 02:12 
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Voici l'avant-dernier chapitre!

Chapitre IX : Quand les hommes vivront d'amour.

3 mai 1974, au large de l’île d’Anticosti…

Promu honorifiquement capitaine de frégate à la Marine royale canadienne, Haddock inspectait son nouvel équipage, composé d’une trentaine de matelots, de Tintin et de Milou. Habillé d’un complet blanc et d’une nouvelle casquette arborant la feuille d’érable, il s’affichait pompeusement avec son insigne, un monocle, ses gants et une canne noire. Le gouvernement lui donna la dure mission d’arrêter le prototype du destroyer HMS Champlain, qui fut volé par les hommes de Friedrich pour s’enfuir en Europe. Par conséquent, l’amiral de la marine lui confia une petite flotte de corvettes contrôlée par la meilleure frégate de la Marine, la HMS Vauquelin. La flotte naviguait à toute allure en direction de l’Atlantique. Pendant ce moment, Archibald fit une harangue à ses hommes.

-Écoutez-moi bien, bandes de moujiks, notre patrie est en danger ainsi que l’Europe. J’ai passé près de flirter avec le diable. Cet apprenti dictateur à la noix de coco doit être capturé à tout prix. Protégé par ses somatophylaques, il a de sombres desseins.

L’officier se tourna vers un de ses subalternes, visiblement somnolent.

-C’est quoi déjà le nom du bonhomme.

Irrité, Haddock s’emporta.

-Friedrich Kruger, bougre d’Alzheimer!

Il échappa accidentellement son monocle.

-Ce loutrophore de malheur!

Il regarda Tintin, habillé d’une casquette, d’une chemise blanche avec des épaulettes jaunes et d’un pantalon bleu marin, qui répondit.

-C’était le dixième et le dernier.

Grincheux, le capitaine poursuivit.

-D’ici environ une dizaine de minutes, nous aurons rattrapé la flotte ennemie et nous détruirons ces armes. Tintin voudrait que vous vous méfiez du géant Gaspar Hunyadi. Ce Cronos sorti du Tartare a servi à la Wehrmacht et sait résister aux munitions. Nous ne savons pas combien de mamelouks qu’il possède, mais il a perdu énormément d’alliés avec les arrestations massives des derniers jours. Aussi, les marines française et britannique ont déployé quelques bateaux pour nous aider si les choses tournaient mal.

Il avait mal calculé son temps puisque le bateau ennemi ralentit volontairement pour croiser la flotte. Personne n’était visible sur le navire. Le capitaine arracha un haut-parleur et hurla.

-Montrez-vous! Canaques! Khazars! Primatologues! Forbans! Brutes! Huberlulus!

Le HMS Champlain commença à dériver et couler vers le fond devant des marins consternés après une vingtaine de minutes d’attente. Tintin comprit que c’était un piège.

-Ils ont trafiqué le destroyer! Regarde la fumée vers l’est.

Après avoir regardé le ciel annonçant une tempête assez importante, Haddock refit partir la frégate.

-À pleine vitesse!

À quelques nœuds, des nuages agressifs jetèrent l’obscurité et des éclairs déchirèrent le ciel. La pluie terrifiante criblait la mer en pleine agitation avec des vagues violentes qui frappaient les marins éplorés.
Tintin s’occupait à évacuer l’eau avec ses collègues alors que le capitaine devait se surpasser pour piloter.

-J’ai peur pour ces moussaillons.

En panique, le Belge fit irruption dans la cabine.

-Nous les rattrapons. Nous voyons que c’est une corvette minuscule avec le drapeau nazi. J’ai l’impression que c’est encore un autre obstacle.

Soudain, le microphone sonna.

-Hello, capitain Haddock. After a meeting with the Canadian defence minister, United States Navy sent you reinforcements.

Comme prévu, un destroyer américain ultrarapide, baptisé HMS Roosevelt, arriva derrière la flotte canadienne. Une fois devant la corvette, Haddock remarqua qu’il n’y avait qu’un seul homme à bord : Gaspar Hunyadi. Le cyborg les insulta.

-Jamais vous ne m’aurez! Renégats!

Se sentant vainqueur, le capitaine tonna.

-Anthropophage, la seule réponse viendra de la bouche de mes canons! Coulez-le!

Les missiles ne visèrent pas le bateau ennemi, mais atteignirent fatalement la moitié des corvettes canadiennes, entraînant les marins occupant à la mort. Horrifié, Tintin lâcha.

-Des traîtres! Ils ont capturé l’équipage américain.

Derrière eux, Gaspar venait d’embarquer sur la frégate après avoir nagé. Il élimina un marin avant d’abattre le mât d’un coup de hache. Il encaissa facilement une salve de balle. Peu de temps après, le destroyer frappa le HMS Champlain et une dizaine de traîtres sautèrent sur la frégate comme des pirates en pleine tâche d’abordage. Le cyborg défia Tintin.

-Tu es cuit!

Il tenta de le décapiter, mais le Belge l’évita et lui servit un violent coup de coude au nez avant de le mettre au tapis avec un croc en jambe. Il voulut l’achever avec un couteau, mais Hunyadi le repoussa en lui tordant le poignet et expédiant un coup de tête. Bien que sonné, Tintin riposta avec un coup de talon sur l’estomac et une charge visant à le faire basculer. Le bras-droit de Friedrich la para et le reporter cogna brutalement contre la clôture. Le mastodonte tenta de l’achever avec un coup de poing en direction de la face. Avec une vitesse étonnante, Tintin s’agrippa sur le bras non armé de son ennemi et déboita son articulation du coude. Gémissant de douleur, Gaspar contre-attaqua avec un coup de hache qui sectionna quelques doigts du reporter, mais son arme resta coincée dans un bloc de béton. Avec un effort herculéen, Tintin sauta sur lui et commença à l’étrangler avec son avant-bras.

--------------------

Pendant ce temps, à l’autre bout du bateau…

La pipe à la bouche, Haddock venait de voler un sabre à un des bandits. Un des ennemis voulut lui surprendre avec un grand coup d’estoc, brisé avec force.

-Tu n’iras pas plus loin, sivapithèque! Tu as affaire au capitaine Archibald Haddock!

Il lui éclata la cervelle avec un Colt. Cependant, il dut se réfugier pour éviter des balles tirées par cinq hommes. Par accident, sa pipe se brisa à cause d’une balle. Furieux, le capitaine injuria.

-Vous osez toucher à ma pipe! Dynamiteurs! Kroumirs! Maccabées! Cyclotrons! Troglodytes! Sapajous! Rapaces! Vermicelles! Oryctéropes! Épouvantails!

Il tira en direction d’un baril de poudre qui explosa et emporta quatre des opposants. Rejoint par six marins québécois, le capitaine était sur le point de neutraliser l’intrus.

-Qu’attendez-vous, bande de joyeux drilles?!

Le groupe se fit surprendre par une grenade contenant des morceaux d’obus. Le choc fut terrible et balaya les soldats. Sonné et blessé au ventre, Haddock dut se défendre et dut encaisser un coup de batte sur le visage. Son agresseur tenta de le poignarder. Notre héros bloqua la trajectoire, mais dut forcer pour éviter de recevoir la lame.

-Un vieux loup de mer n’abandonne jamais devant un coup de Trafalgar! Je n’ai aucune pitié envers un bougre d’extrait d’haruspicine!

Il repoussa son rival avec un coup de pied et parvint à se relever. Derrière son ami, trois autres pirates s’apprêtaient à le soutenir. Archibald utilisa son corps pour faire une charge de bélier et les entraîner à la noyade en pleine mer.

-Voilà pour vous, misérables janissaires!

Il dut faire volteface pour éliminer, avec un coup de sabre, un autre gêneur qui voulait l’attaquer lâchement. Soudain, la tempête gagna en intensité. Un tourbillon d’eau se forma, la pluie devint torrentielle et les bateaux tanguèrent dangereusement. Le capitaine trouva un Milou épouvanté et le cacha dans la cuisine. Se sentant de plus en plus faible à cause de la perte de sang, il commença à chanceler, mais il tenait bon et aperçut Tintin en train d’étrangler Gaspar devant plusieurs dépouilles de marins. Un homme préparait sa carabine et visait le reporter afin de sauver Hunyadi. Comprenant qu’il n’avait aucune marge de manœuvre, Haddock courut en direction de son protégé. Il fit tomber les derniers bandits avec ses balles restantes. À court de munitions, le capitaine sauta en direction entre les rois belligérants et reçut la balle dans la poitrine. En même temps, le cyborg nazi expira et son complice fut abattu par les soldats américains qui venaient de se libérer.

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Plusieurs heures plus tard… Dans un repaire souterrain à Bargen, près de la frontière germano-suisse…

Escorté par quelques de ses hommes, Friedrich était accueilli comme un héros par une énorme foule de sympathisants, surtout des anciens Nazis en cavale et des familles germanophones entières. Un portrait d’Adolf Hitler était accroché au mur entre deux draps blancs ornés de croix gammées. Au centre de cette pièce circulaire soutenue par des colonnes, il y avait une magnifique statue dorée d’un aigle. Debout près du tableau du Führer, Kruger ordonna le silence et commença un bref exposé à l’aide d’une carte du monde.

-Les Canadiens et les Américains pensaient que je me dirigeais vers l’Europe grâce à un sous-marin ou un bateau. Je les ai bernés. J’ai pris un avion avec tout mon équipement et un chemin plus long en passant par l’océan Pacifique et l’Asie tout en évitant l’URSS. Je pourrai concrétiser le rêve de notre bien-aimé Führer à l’aide d’une arme massive. Des bombes métalliques lancées par des robots et des cyborgs en expérimentation parviendront à faire paralyser toutes les armes ennemies. Mais, il y a encore mieux. Certains robots sont indestructibles et chaque dommage est automatiquement réparé grâce aux facultés extraordinaires de ce métal extraterrestre.

Il s’arrêta un instant avant de poursuivre.

-Avec tout cet arsenal et d’autres armes, je réunifierai les deux Allemagnes avant d’effectuer l’Anschluss sous ma gouverne en faisant un coup d’État à la Blitzkrieg. Partout en Europe, j’ai plusieurs armées néonazies et fascistes prêtes à prendre le pouvoir. Voici un réseau fiable de pays alliés! J’ai laissé une partie des armes en Amérique du Nord pour provoquer une courte guerre civile dans les deux pays, mais assez suffisamment longue pour les affaiblir et nous laisser du temps. L’URSS n’aura pas le choix de nous laisser tranquille et renoncer à ses pays satellites de l’Europe de l’Est. Je lancerai aussi une opération Barbosa pour éliminer les stocks d’armes d’uranium. Les choses seront facilitées par les avions de guerre larguant les bombes métalliques et le grand nombre de mécontents du régime soviétique qui forment justement des sociétés secrètes. Au terme de tout cela, vous pourrez enfin voir un Quatrième Reich perpétuel assurant la puissance allemande. Merci!

Un torrent d’applaudissements s’ensuivit et les partisans lui adressèrent chacun un salut nazi solennel.

-Heil, mein Führer!

Satisfait, Friedrich prit congé de ses fidèles et s’isola un petit moment dans la salle d’entreposage des armes massives de destruction où les robots venaient d’être installés. D’ici le lendemain, il deviendrait le chef de l’Allemagne. Il remercia intérieurement l’âme d’Hitler. Soudain, une balle se logea dans sa cuisse gauche. Incapable de marcher, celui-ci regarda une femme, bourrée d’explosifs, arriver.

-Cornelia!!! Tu trahis la volonté de papa!

Démasquée, Cornelia Kruger s’approcha de son frère.

-Désolé de te faire ça, Friedrich. C’est pour l’humanité!

Sereine face à la mort, elle appuya sur ses bombes et explosa, faisant écrouler la pièce et emportant Kruger.

-------------------------

Dans une chambre d’hôpital de Trois-Rivières, le lendemain matin…

Grâce au docteur du destroyer américain, Tintin eut des points de suture pour refermer les moignons de ses trois derniers doigts manquants de la main droite. Dans quelques jours, il passera sous le bistouri pour trois prothèses de doigts artificiels Aussi, le médecin lui administra quelques bandages. Quant au capitaine, il fut opéré sous anesthésie pour retirer la balle et soigner plusieurs coupures. Sa vie était heureusement hors de danger et il dormait profondément dans son lit. Du côté de Milou, il guettait la pièce tout en restant assis sur son maître. Le détachement de la flotte canadienne était une perte totale et les survivants purent être ramenés rapidement, à l’aide de leurs voisins du sud, à Trois-Rivières.

Les Dupondt arrivèrent à l’improviste. Après l’avoir salué, Dupond donna le journal au reporter qui lut les premières pages.

-Enfin, toutes les personnes liées dans l’affaire des armes de destruction massive sont arrêtées, dont Bernard Nashua.

Il tourna doucement les pages et tomba sur les gros titres des nouvelles internationales.

-Quoi?! L’effondrement partiel d’un bunker à Bargen : le cadavre de Friedrich Kruger et un autre corps non identifié. Début du démantèlement de cellules néonazies aux États-Unis.

Dupont interrompit sa lecture.

-Les autorités suisses connaissent l’identité du corps. La GRC a trouvé chez Cornelia une lettre qui t’est adressée. Elle a désobéi gravement à nos ordres.

Intrigué, le Belge ouvrit la lettre.

Cher Tintin,

Je t’ai caché mon passé. Je suis née en 1939 à Berlin sous le nom de Cornelia Elena Kruger, fille de Lothar Kruger et de Valeria Danduro. Eh oui, je suis la grande sœur de Friedrich.

Mon père était un grand ami d’Adolf Hitler depuis les années 1910. Les deux ont combattu ensemble à la Première Guerre mondiale. À la mort de ce dernier, il poursuivi la résistance nazie avec l’aide de réseaux politiques face à la dénazification. Il maintenait une base à Bergen et a éduqué Friedrich, le filleul d’Hitler. Mon frère devait être le futur Führer. Peu avant son suicide, Hitler s’est entretenu en privé avec Lothar pour lui faire part de ses espoirs envers Friedrich, qui serait le chef de la renaissance nazie.

Entre 1945 et 1958, ma famille a vécu en Sicile auprès de ma famille maternelle. Lothar avait un énorme avantage : il était un parfait inconnu aux yeux des Américains. Il a continué l’endoctrinement de mon frère. En 1958, mon père a été assassiné par des ennemis mafieux des Danduro. Un an plus tard, j’ai décidé de m’enfuir sous une fausse identité. La philosophie politique de ma famille, l’antisémitisme et le crime me dégoûtaient.

Je me suis réfugiée au Québec sous la couverture d’étudiante. Je me suis fait remarquer pour mon habileté au combat par un espion américain qui m’a offert de travailler avec lui après une formation professionnelle en espionnage et en police. Ma carrière d’espionne a débuté en 1962. J’ai servi le Canada et les États-Unis dans diverses opérations policières, dont la poursuite de la dénazification.

Je connais bien mon frère et savais bien qu’il avait hérité de la base suisse. Je vous remercie de votre aide pour avoir retracé toute l’affaire. Je vous ai laissé son bras-droit Gaspar. Il est beaucoup plus dangereux que Friedrich. De mon côté, j’ai désobéi à la GRC pour en finir avec mes affaires familiales. À l’heure qu’il est, je dois être morte au nom de la paix humaine après m’être sacrifié avec des bombes pour détruire les armes extraterrestres et tuer mon frère.

Nous avons vécu des moments inoubliables malgré les difficultés. Merci pour tout mon beau Tintin. Salues le capitaine, les Dupondt, Tournesol et Milou de ma part.

Comme le disait Spinoza, la paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.

Ah, j’allais oublier. Je te confie mon plus précieux objet, le collier de perles que m’as offert à mon anniversaire.

Cornelia.


Suite à la lecture, Tintin éclata en sanglots. Il venait de perdre une amie. Il fixa la fenêtre et le soleil. La gorge nouée et tenant fermement le bijou, il entonna une chanson, Quand les hommes vivront d’amour de Raymond Lévesque, que Cornelia lui avait apprise quelques semaines auparavant.

Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère

Quand les hommes vivront d'amour,
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours,
Mais nous nous serons morts, mon frère

Dans la grande chaîne de la vie,
Où il fallait que nous passions,
Où il fallait que nous soyons,
Nous aurons eu la mauvaise partie

Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours,
Mais nous nous serons morts, mon frère

Mais quand les hommes vivront d'amour,
Qu'il n'y aura plus de misère
Peut-être songeront-ils un jour
À nous qui serons morts, mon frère

Nous qui aurons aux mauvais jours,
Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l'amour,
Qu'ils connaîtront alors mon frère

Dans la grande chaîne de la vie,
Pour qu'il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants,
De la sagesse ici-bas c'est le prix

Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours,
Mais nous serons morts, mon frère.



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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Lun 14 Sep 2015 03:00 
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C'est avec un grand plaisir que je publie mon dernier chapitre sur ma fic de Tintin, Bon baisers du Québec. Je réalise un de mes rêves les plus fous. Des chroniques suivront.

Chapitre X - Épilogue - Une nation :
Dédicace à mon ami musicman qui m'a lu et supporté. Un énorme merci à toi!

Dans la salle à manger du château Frontenac… Dans la vieille capitale… 23 juin 1974…

Un salon circulaire luxueusement décoré fut aménagé pour un souper diplomatique. Face à la vitre offrant une vue splendide sur Québec, des chaises et des tables étaient disposées pour accueillir environ une centaine de personnes. Les murs tapissés de rouge bourgogne, les chandeliers victoriens, des divans agglutinés à un pilier et le tapis floral beige rehaussaient la beauté de la pièce. Habillés de leurs plus beaux complets, Tintin, Haddock, Tournesol, les Dupondt et Milou avaient été invités à cette petite réception. Sous la surveillance de deux agents de sécurité, de nombreux dignitaires discutaient entre eux et profitaient des services de traiteurs. Parmi ceux-ci, il y avait le président français Valéry Giscard d’Estaing, son premier ministre Jacques Chirac, le ministre des affaires étrangères britanniques James Callaghan, son homologue américain Henry Kissinger et le premier ministre québécois Robert Bourassa.

Chirac s’entretenait avec Tryphon.

-Professeur Tournesol, je suis honoré de vous rencontrer.

Tournesol répondit.

-Moi aussi Monsieur le Premier ministre, félicitations pour votre victoire aux législatives.

Le chef du cabinet s’intéressa au métier scientifique.

-Je me posais cette question depuis quelques semaines. Qu’allez-vous faire une fois de retour en France?

Le professeur lui mumura.

-La France? Le gouvernement syldave vient de me contacter. La mission est encore confidentielle.

Le président français le taquina.

-J’ai compris. Un beau voyage sur Mars! Je pourrais envoyer Monsieur Mitterrand avec vous. J’aurais la paix.

Alors que Tintin était en pleine conversation avec Bourassa, Callaghan et Kissinger, les Dupondt exploraient la pièce avec minutie et le capitaine Haddock venait prendre une bouteille de champagne de taille Nabuchodonosor, assez lourde. Tintin lui avertit.

-Les invités ne sont pas tous encore arrivés.

Le capitaine refusa de l’écouter et lutta contre l’énorme bouchon, incliné vers la porte d’entrée. Pendant ce temps, les gardes l’ouvrirent pour laisser passer Trudeau qui escortait deux invités prestigieux : la reine Élisabeth II et le prince Phillip.

-Regardez qui est là!

À ce moment, le bouchon sortit. À une vitesse phénoménale, il frappa directement le front de la souveraine britannique. Sonnée, elle chuta à l’arrière sous les regards consternés des convives. Satisfait de sa bataille contre la bouteille, Archibald remarqua le silence et leva sa tête pour voir sa bévue.

-Oups.

-----------------------

Un peu après minuit… Sur les plaines d’Abraham…

Les spectateurs jouissaient du dernier spectacle musical de la Saint-Jean (fête nationale du Québec) à Québec. Plusieurs artistes s’étaient mis en équipe pour chanter. On pouvait compter Félix Leclerc, Robert Charlebois, Claude Léveillée, Michel Louvain, Jean-Pierre Ferland, Gilles Vigneault, Renée Martel, Ginette Reno et France Castel. Leur choix se porta sur une chanson culte de Leclerc, intitulé Le p’tit bonheur.

C'est un petit bonheur
Que j'avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d'un fossé
Quand il m'a vu passer
Il s'est mis à crier:
«Monsieur, ramassez-moi,
Chez vous amenez-moi

Mes frères m'ont oublié, je suis tombé, je suis malade,
Si vous n' me cueillez point je vais mourir, quelle ballade!
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure,
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture!»

J'ai pris le p'tit bonheur,
L'ai mis sous mes haillons,
J'ai dit «Faut pas qu'il meure,
Viens-t'en dans ma maison.»

Alors le p'tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon coeur
Y avait une chanson.

Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié
Ma vie de désoeuvré, j'avais dégoût d' la r'commencer
Quand il pleuvait dehors ou qu'mes amis m' faisaient des peines
J' prenais mon p'tit bonheur et j' lui disais «C'est toi ma reine!»

Mon bonheur a fleuri
Il a fait des bourgeons
C'était le paradis
Ça s' voyait sur mon front

Or un matin joli
Que j' sifflais ce refrain
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main

J'eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
Lui montrer le grand trou qu'il me faisait au fond du coeur,
Il s'en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
Comme s'il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure.

J'ai bien pensé mourir
De chagrin et d'ennui
J'avais cessé de rire
C'était toujours la nuit.

Il me restait l'oubli
Il me restait l' mépris
Enfin que j' me suis dit
Il me reste la vie!

J'ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux
Aujourd'hui quand je vois une fontaine ou une fille
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux (bis)


Surexcités, Tintin et Haddock profitaient du spectacle. Un torrent d’applaudissements envahit les plaines pour féliciter les chanteurs. Une dizaine de minutes plus tard, un établi de bois avec un micro fut installé et Robert Bourassa prit la parole devant la foule.

-Bonne Saint-Jean à tous les Québécoises et Québécois! J’ai l’immense honneur de vous présenter nos héros, Tintin, Haddock et Milou qui a sauvé le Canada d’une menace politique fasciste.

Ornant chacun un macaron à l’effigie du Québec, les trois protagonistes se pointèrent et furent acclamés par tout le monde. Même Trudeau s’inclina respectueusement. Le reporter continua.

-Ce fut un privilège de visiter le Québec. Jamais je n’oublierai cette place magnifique. Milou vous transmet aussi ses remerciements. Pour terminer, le capitaine a un message pour vous.

Un peu ivre à cause de la bière, Archibald livra un court discours enflammé.

-Ces farfadets sont partis! Enfin la sainte paix dans ce lieu extraordinaire! Errant en pleine mer, mon pied marin me faisait souffrir le martyre et je pensais mourir au nom de la France comme mon ancêtre François de Haddoque.

Il effectua un cri guerrier et des onomatopées qui firent sursauter les spectateurs avant de poursuivre.

-Tout à coup, j’ai aperçus des lueurs ardentes à l’horizon. Si vives que j’avais cru qu’elles venaient de Dieu. J’ai débarqué dans un nouveau monde. Ici, j’ai risqué ma vie, mais je n’ai aucun regret. J’ai découvert des gens fiers et joyeux.

Il pleura d’émotion sous le regard malaisé de Bourassa.

-Ils portent en eux une histoire extrêmement riche et incroyable. Quel courage de d’établir en plein milieu des Amérindiens et de développer la Nouvelle-France! Avec quelle prestance vous avez tenu tête aux Anglais malgré les défaites! Vous avez vécu plein d’injustices et de moments difficiles, mais jamais vous avez jeté la serviette. Vous regardez vers l’avant et le progrès au nom de votre héritage, surtout en ces temps-ci.

Il fit une pause avant de tonner et de pointer le public du doigt.

-CES LUEURS! C’EST VOUS! VOUS MÉRITEZ BIEN PLUS! VOUS FORMEZ UNE NATION! CRIEZ AVEC MOI!

Il brandit ses poings à l’air. Fédéraliste aguerri, Trudeau comprit son geste et eut un malaise. Tintin faisait des gestes pour l’inciter à se calmer. En transe, le capitaine hurla.

-VIVE LE QUÉBEC LIBRE!

FIN

Et voilà! En extra, voici la chanson de Félix Leclerc et une vidéo du fameux Vive le Québec libre.





Merci à tous!

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Dim 20 Sep 2015 01:54 
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Chers lecteurs et lectrices,

Comme promis, je commence la première chronique. Elle portera sur les personnages politiques célèbres québécois cités dans la fic. Les descriptions seront succinctes.

1-Pierre Elliott Trudeau (1919-2000)
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Premier ministre du Canada de 1968 à 1979, et de 1980 à 1984, Trudeau a été aussi le chef du parti libéral du Canada. Véritable adversaire du nationalisme et du souverainisme québécois, il a rapatrié la Constitution canadienne en 1982 (depuis 1931, le pays est autonome à part entière sur tous les domaines, mais la constitution restait à Londres) et appliqué diverses mesures visant une plus grande ouverture (divorce, homosexualité, peine de mort, etc.). Il osait parfois s’écarter du modèle américain en ouvrant des relations diplomatiques avec des pays communistes comme Cuba.

2-Robert Bourassa (1933-1996)
Image
Il fut un premier ministre libéral du Québec de 1970 à 1976, et de 1985 à 1994. Non souverainiste, il n’hésitait pas à défendre les intérêts spécifiques du Québec (Loi sur la langue officielle, Québec comme société distincte avec un remaniement constitutionnel avec les Accords du Lac Meech et de Charlottetown). Plusieurs autres réalisations sont imputés sous ses deux régimes : le projet hydroélectrique de la Baie-James ; les Jeux Olympiques de Montréal, l’assurance-maladie, etc.

3-René Lévesque (1922-1987)
ImageJe pourrais m’étendre sur des pages sur cette légende, mais je serai bref. Figure de proue dans la nationalisation de l’hydroélectricité, il fit ses débuts avec le parti libéral sous Jean Lesage dans les années 1960. Souverainiste, il quitta les libéraux pour former le Parti Québécois (PQ ou bien les péquistes) et fut le premier ministre du Québec de 1976 à 1985. Il perdit le référendum souverainiste en 1980 avec environ 40% de oui et fut trahi par ses homologues canadiens qui donnèrent leur accord au rapatriement de la Constitution (la nouvelle ne fut jamais signée par le Québec). Il devint de plus en plus isolé avec la mise en veilleuse du projet souverainiste (le Beau risque) et quitta la vie politique en 1985, laissant la chefferie péquiste à Pierre-Marc Johnson. Malgré cette fin et sa mort prématurée, Lévesque a laissé un immense héritage national : le souverainisme.

4-Jean Drapeau (1916-1999)
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Avocat montréalais de profession, Drapeau fut le maire de Montréal de 1954 à 1957, et de 1960 à 1986. Il est célèbre pour avoir établi des projets de génie comme le Stade Olympique de Montréal, le métro, l’exposition universelle de 1967 et la Place des Arts. Une île artificielle porte son nom à Montréal.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 00:28 
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Voici ma deuxième chronique, la première en linguistique québécoise.

Chaque culture a ses mots grossiers pour exprimer des émotions (joie, peur, colère, tristesse, surprise, etc.). Au Québec, les mots grossiers sont très différents qu’en France et sont liés à l’histoire catholique. Dans d’autres mots, ce sont des blasphèmes reprenant le nom d’un personnage, sacrement, objet religieux ou autre. Le dire était très mal vu par l’Église omniprésente jusque dans la seconde moitié du XXe siècle.

Voici les principaux (avec leurs déformations courantes en parenthèses s’il y en a). Ils peuvent être adoucis pour éviter de fâcher les autres en public

-Baptême ou en version adoucie (batinse)
-Calice (calisse)
-Calvaire ou en version douce (calvince, calvasse, etc.)
-Christ (crisse) ou en version adoucie (cristi, christophe, etc.)
-Ciboire (cibole)
-Cierge (ciarge)
-Diable (yâble) ou en version adoucie (démon)
-Hostie (ostie, sti)
-Maudit (mausus) ou (mautadit)
-Sacrement (sacrant) ou version adoucie (sacrifice)
-Simonaque (simonac ou simonak)
-Tabernacle (tabarnac ou tabarnak) ou en version adoucie (tabarmane, taba, tabarslak, tabarouette, etc.)
-Torrieux
-Vierge (viarge)

Ces sacres peuvent être utilisés comme des noms, des verbes, des adjectifs et des adverbes. Ils peuvent s’ajouter dans une même phrase pour amplifier l’effet. Même seuls, ils le grossissent déjà.

Exemple de verbes :
-Crisser la paix (être en paix)

Exemple d’adverbes :
-Crissement bon (très bon)

Exemple d’adjectifs et de noms :
-Ce p'tit tabarnak (la personne indiquée n’est pas vue comme d’une façon positive comme vous l’avez deviné)

Exemple de combinaison :
-Ostie de câlisse (tu es vraiment en colère)

Ils ont des degrés de puissance différents : tabarnac est plus puissant que le reste (surtout qu’on peut vraiment tonner avec les trois A).

Tous ces sacres ont évolué et ne connaissent pas la même popularité par génération. Les jeunes de mon âge disent plus tabarnac, ostie, câlisse et crisse. Les plus vieux ont d’autres sacres comme viarge, baptême, ciarge et diable. Par contre, chaque personne a son répertoire de sacres et de ses adoucissements.

Le mien :
-Câlisse
-Crisse (crissement et cristi)
-Ostie
-Sacrement (sacrifice)
-Simonac
-Tabarnac (tabarmane)
-Viarge

Imaginez-vous les combinaisons qu’on peut faire avec tout cela! Sacrer est un art chez nous!

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Sam 26 Sep 2015 07:36 
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Je me pose une question sur les 4 hommes que tu décris dans ta première chronique. De toute évidence, ce sont 4 personnes partageant des convictions assez proches et ayant vécu à la même époque. N'ont-ils jamais réalisé un projet commun, qui aurait eu, du coup, un gros impact ? à moins qu'ils ne se soient pas beaucoup rencontré, le Cananda c'est grand^^

D'ailleurs, en parlant de ça, je veux être sûr de comprendre: les personnes que tu présentes sont québecoises, mais ont agi à l'échelle du Canada, c'est ça ? (c'est une question un peu bête, mais je ne suis pas sûr d'avoir compris :p)

Enfin, par rapport à ta chronique linguistique, qu'appelles tu "la forme adoucie" ? Et ce n'est pas gênant dan la vie de tout les jours, quand par exemple quelqu'un veut inviter sa famille au baptême de son nouveau né ?

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Dim 27 Sep 2015 00:26 
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Quant aux quatre hommes, ils se connaissaient très bien, mais ils avaient des projets différents (ainsi que leurs orientations politiques) et ne s'entendaient pas toujours bien. Jean Drapeau avait à cœur le développement de Montréal. Lévesque voulait séparer le Québec du Canada. Sans aller au souverainisme, Bourassa voulait rendre le Québec plus autonome et une identité particulière. Seul Trudeau a agi à l'échelle du Canada puisqu'il en a été premier ministre, mais il reste attaché au Québec tout comme les autres provinces.

À Montréal, il y a eu divers projets qui ont été encouragés par les quatre hommes, surtout pour l'affirmation de cette magnifique ville sur le statut provincial, national et international. L'exemple par excellence est les Jeux Olympiques de Montréal.

Pour les sacres, on essaie de moins sacrer possible en public. Donc, il faut utiliser des formes adoucies qui ne sont pas blasphématoires ou choquantes.

Quant au baptême, ce n'est pas gênant. Si tu évoques un sacre uniquement dans sa fonction première (par exemple, je viens de manger le hostie), il n'y a pas de problème.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Mar 13 Oct 2015 01:21 
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Voici une chronique sur la cuisine québécoise. Je parlerai des principales spécialités gastronomiques du Québec. Voici la première.

Le sirop d’érable est de nos marques de commerce (ils y en produisent un peu dans le Vermont, le Maine et en Ontario, mais le gros reste ici).

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Un chalumeau est enfoncé en haut du tronc de l’arbre et une chaudière est installée pour recueillir l’eau d’érable. Cette sève coule lors du printemps lorsque la température atteint au-dessous du point de congélation la nuit et au-dessus le jour pendant au moins une-deux semaines.

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Après, il faut la bouillir pour en faire du sirop.

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C’est aussi le temps de la cabane à sucre entre mars et avril.

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Les Québécois aiment se réunir dans ce genre de restaurant traditionnel une fois par an pour manger des plats consommés par les anciens bûcherons. Et bien sûr bouffer des desserts avec le sirop d’érable. Nous en profitons pour prendre une bonne bière, chanter et danser.

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Ou bien, il y a des activités extérieures comme des promenades sur des traîneaux tirés par des chevaux et des taureaux mécaniques (activités dépendant des cabanes à sucre).

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Un exemple de menu (cela peut varier selon les cabanes) :

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-Légumes marinés.

-Soupe aux pois jaunes.

-Saucisses nappées de sirop d’érable.

-Oreilles de crisse (de porc).

-Omelette.

-Jambon.

-Fèves (haricots) au lard.

-Pain.

-Parfois de la tourtière (tarte avec des patates et de la viande hachée)

-Cretons.

-Pommes de terre.

Sans oublier les desserts.

-Des crêpes frites ou non nappées de sirop d’érable.

-Pouding chômeur (un morceau de génoise blanche nappée de sirop d’érable)

-Tarte à sucre (une garniture à base de crème et de cassonade).

-Sucre et beurre d’érable.

Et à la toute fin, la délicieuse tire à l'érable (du sirop d’érable bouillant versé et gelé sur de la neige) tout en respirant l'air pur de la campagne!

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La cabane à sucre est une vieille tradition remontant à la Nouvelle-France puisque les Amérindiens n'étaient pas apte à bouillir l'eau d'érable. Nous en sommes fier. Il faut être allé au moins une fois dans sa vie à la cabane à sucre!

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Ven 16 Oct 2015 18:15 
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Roh non, t'abuse de montrer des repas aussi attirants ! Mon stage ne peut pas démarrer avant juin et les cabanes à sucres seront déjà fermées à cette époque ! à croire qu'il va falloir attendre la 3e année et le stage de 6 mois pour aller au Canada :p

Je connaissais le traitement de l'érable mais je ne savais pas que les cabanes à sucres pouvaient être aussi "festives". J'imaginais plutôt un resto tranquille surtout fréquenté par les anciens et les traditionalistes.

EDIT: ah oui, le difficile compromis entre prix et qualité ! d'autant plus rageant quand on est étudiant ! j'ai bouffé du poisson pané toute la semaine dernière parce qu'il y avait une super promo... Alors quand on me parle de banquet à s'en faire péter la panse, je divague^^

J'espère avoir l'occasion de gouter à une cuisine authentique et fait-maison, quitte à ne pouvoir me permettre qu'une seule soirée de ce genre. ça fera sans doutes partie de mes souvenirs inoubliables^^

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Dernière édition par musicman le Sam 17 Oct 2015 06:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Sam 17 Oct 2015 00:26 
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Eh oui mon ami! C'est le festin pour les jeunes et les vieux, mais il faut faire attention pour trouver une bonne cabane à sucre.

La plupart des cabanes sont de qualité assez commerciale avec des plats qui manquent souvent de saveur et qui ne sont pas fait maison. Certaines cabanes sont réputées et peuvent oser s'écarter un peu du menu traditionnel et de la préparation classique des repas (ex : à la place d'une omelette sans saveur, ils ajoutent du fromage et du brocoli). Le repas est un peu plus cher et les places sont plus petites (capacité d'accueil des convives), mais ça vaut mieux la peine. Il est facile de trop manger à la cabane à sucre (ce qui s'est passé il y a deux ans avec mon père tellement c'était bon).

Je sais qu'il y quelques restaurants canadiens en France comme le Canadian Steak avec de la poutine, du bison, du cerf, du cipâtre, etc. Mais au Québec, le coût de la nourriture au restaurant est assez basse, bien plus bas qu'à Paris ou dans les capitales des départements. Tu peux te permettre assez facilement un buffet par exemple. Une chose est certaine, il reste certains restaurants assez dispendieux, surtout à Québec et à Montréal.

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 Sujet du message: Re: Tintin : Bons baisers du Québec.
MessagePosté: Jeu 5 Nov 2015 02:16 
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J’ai le plaisir de vous présenter ma chronique, très succincte, sur les Premières nations du Québec qui descendent des premiers habitants de l’Amérique avant l’arrivée des Européens. C'est vraiment la base puisque je ne veux pas faire un cours d'histoire.

Vivant de la chasse, la cueillette, la pêche, du commerce, de l’horticulture et de l’agriculture selon les nations, les Amérindiens ont noué des contacts très tôt avec les Européens. Alliés ou ennemis politiques, ils pratiquent le commerce (dont de la fourrure aux comptoirs de l’arrière-pays et à la foire de Montréal) avec leurs nouveaux voisins. Les cadeaux font aussi les alliances.

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Des alliances matrimoniales avaient lieu entre les deux races et engendraient des métis. Les missionnaires tentaient de les convertir avec succès ou en vain. Sous la tutelle de ces religieux, certaines tribus amérindiennes vivaient dans des missions ou des réductions (sortes de villages catholiques séparés de ceux des non-convertis). Les nations autochtones s’affrontaient parfois entre eux (selon le système d’alliances) et cherchaient à affirmer leurs intérêts économiques et politiques face aux Européens et créoles. Les Européens doivent beaucoup aux Amérindiens : canot, rabaska, mais, patate, tabac, pipes, tactiques de guerres en guérillas, raquettes sur la neige, etc. Lors du régime anglais, les autorités désirent les assimiler progressivement à la civilisation coloniale.

Un rabaska :Image

Peu après la Confédération de 1867, La loi sur les Indiens entra en vigueur en 1871 (qui l’est encore). Désormais sous la protection du gouvernement fédéral, les territoires amérindiens devinrent des réserves sous la tutelle du chef de bande. Les Autochtones sont relégués au statut de mineur et n’ont pas le droit de voter. Ils doivent posséder une carte montrant leur statut d’autochtone. Leurs enfants sont obligés de fréquenter des écoles religieuses pour être assimilés. Des projets économiques grugent souvent leur territoire (barrages, routes, mines etc.). Par exemple, les Cris de la Baie-James ont eu plusieurs problèmes avec les projets hydro-électriques dans cette région. Leur mode de vie traditionnel a été bouleversé et occidentalisé.

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Les choses ont changé depuis les années 1960 avec les revendications progressistes et nationalistes. Par exemple, Pierre Elliot Trudeau a déposé le livre blanc en 1969 pour enlever les obstacles à la participation à la prospérité économique, mais des motions comportaient des objectifs d’assimilation. Devant une levée de boucliers, le projet est tombé à l’eau. Malheureusement, la vie sur ces réserves est difficile selon les cas : approvisionnement en eau, chômage, pauvreté, alcoolisme, violence conjugale, homicides de femmes, suicide, espérance de vie plus basse, etc. Et c'est parfois pire pour les Autochtones résidant en ville (une fraction d'itinérants citadins sont Amérindiens) L’empiétement sur leurs territoires ancestraux, leurs droits et leurs activités économiques provoque des tensions, dont la fameuse crise d’Oka (une municipalité).

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En 1990, un projet domiciliaire et de terrain de golf sur les terrains autochtones a déclenché une crise opposant les Mohawks de Kanesatake (les principaux concernés du terrain et voisins d'Oka) et de Kanhawke (par solidarité) contre le gouvernement, la police et l’armée. Les Amérindiens s’organisent autour de l’Assemblée des Premières nations pour leurs revendications (dont des manifestations devant le Parlement canadien).

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Ils aiment exposer leur culture (musées, œuvres d'art, etc.) et se retrouver entre eux pour des fêtes comme le pow-wow.

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Image Un ours polaire sculpté par un artisan inuit.

Pour finir, voilà la carte des Amérindiens au Québec.

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Au nord, il y a les chasseurs-pêcheurs Inuits. À la frontière avec le Labrador, les Naskapis y restent. À l’est, autour du golfe de Saint-Laurent, on peut compter les Innus, les Micmacs et les Malécites. Autour du fleuve de Saint-Laurent, il y a les Hurons, les Mohawks et les Abénaquis, des tribus domicilées et relocalisées. Par exemple, les Hurons formaient une nation dans les Grands Lacs et un partenaire commercial hors pair pour la fourrure, mais dans les années 1640, ils sont peu à peu éliminés par les Iroquois. Les survivants se sont dispersés ou intégrés dans d’autres nations. Les Mohawks, dits Agniers venaient de l’État de New York. À l’ouest, les Cris et les Algonquins (qui occupent aussi l’Ontario) y ont élu demeure. Entre les Algonquins et les Innus, il y a les Atikameks.

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