Ah. Bon ba procédons par ordre:
1. Non la chaine de Durendal ne sert pas d'initiation au Cinema, ou alors à la limite d'un cinéma qui me parait déjà plutôt simple à appréhender. Le mec n’aime pas les westerns, les films de gangster, les films d’auteurs (enfin parfois si, mais en fait non), la plupart des films en noir et blanc. Il prône le fait que la plupart des anciens classiques n’ont pas forcément à être vu car on a fait mieux depuis. Pour les vlogs, même si de temps à autres on a le droit à un film qui sort un peu de l’ordinaire, c’est plus que majoritairement des Blockbusters ou film populaire (dans le sens, qu’ils sont déjà bien médiatisé). Je sais d’ailleurs d’une de ses connaissances, que parfois il ne vlog pas des films qui pourrait être trop obscure pour son public. Pour ses pjrevat, à part Araki, il n’a jamais vraiment parlé de film un peu obscure/original (on parle quand même de quelqu’un qui dis challenger son public en faisant une rétrospective Sofia Coppola, j’ai rien contre son cinéma (j’adore Virgin Suicides), mais c’est pas mal de paillettes dans les yeux). Donc non, désolé, mais ça initie à vraiment pas grand-chose. A la limite ça conforte ceux regardant un film de temps en temps à se dire qu’il s’y connaisse un peu en cinéma. Autant je veux bien qu’un Crossed (par ses références) ou un Fossoyeur de film puissent créer la flamme de la passion, autant Dudu y’a quand même peu de chances. 2. « Durendal n’est pas consensuel ». En effet, il ne l’est pas. Mais est-ce vraiment une bonne chose ? Je veux dire, remettre en cause les classiques, défendre certains films conspués, c’est très bien. Mais d’une part, il a une approche du cinéma ultra premier degré et ne voit souvent pas les divers sens de lecture qu’un film a (ce qui pose problème quand on veut s’attaquer à un grand film), et d’autre part si je ne doute pas de son honneteté, il a tout de même une sorte de rejet de l’avis général quasiment systématique. C’est simple, dans ses pjrevat, 9 fois sur 10, il va aimer le pire film d’une saga, et détester celui qui est bon. Parfois c’est amusant, et avoir un autre point de vue est intéressant, mais c’est franchement rare que les arguments suivent. Ah et sinon, autant je veux bien que Monsieur 3D est rien de mieux à donner (il n’a jamais existé à mes yeux), mais je trouve Inthepanda bien plus pertinent dans le genre. Je trouve son avis plus juste en général, et surtout son émission Unknown Movies elle a vraiment une vision du cinéma un peu original. Alors oui, le mec a l’air aussi pas mal prétentieux et peut dire des énormités, mais je le trouve 10 fois mieux que durendal pour le coup. 3. « Durendal est l'un des seuls à faire une analyse technique et pragmatique d'un film, à parler de l'échelle de plans, du format du cadre, de la marque de la caméra, du montage, de la musique, du son, de la structure d'un scénario, etc. ». Alors ça va faire un petit moment que je n’ai pas vu ses vidéos, mais j’avais quasiment regardé l’intégralité de ses premières années. Et je peux te dire que oui, si au début c’est sympa de savoir les différents types de caméras, les focales, etc… Tout ça tourne très très vite en rond. Sur le plan technique j’ai pas grand-chose à lui reprocher (notamment car je ne suis pas compétent sur le domaine), mais quand même savoir que tel film a été tourné avec tel caméra, et que tel plan utilise tel focal, c’est de l’ordre de l’anecdote. Si tu n’arrives pas à analyser ce que ça veut dire derrière, le symbolisme et les thématiques que cela soulève, alors ça ne vaut pas mieux qu’une anecdote à sortir en soirée. Et ce travail-là, il le fait rarement, très rarement. Puis pour le montage/musique, il en parle quand même très peu il me semble. Par contre pour ce qui est de la réalisation pure, de la mise en scène, de l’analyse du mouvement, etc… C’est le vide absolu. Pourtant, c’est ce qui importe vraiment au cinéma. C’est pour ça que les films de Kurosawa sont si fascinant, c’est pour ça qu’un film qui arrive à dire beaucoup par sa mise en scène et peu par ses dialogues est si impressionnant. Pour ce qui est de ça, je l’ai quasiment découvert avec Every Frame A Painting (que tu aimes bien d’ailleurs il me semble), et du coup je pense que tu comprendras quand je dis que ça c’est de la vraie analyse de film. Ce qu’il fait lui relève vraiment de l’anecdotique, ce n’est pas profond. C’est d’ailleurs, je pense, ce que voulais dire Mia par ses messages. Que son analyse est très très pauvre. Durendal pour moi peut à la limite servir pour se faire des aprioris sur les films récents (et se dire si un film a l’air sympa ou décevant), mais pas mieux. 4. « vous n'allez rien apprendre de l'histoire du cinéma de la part du type qui affirme que Le Nouvel Hollywood a débuté avec Retour vers le Futur. Mais en soi ce n'est pas un problème puisque Durendal n'aborde pas ce discours. ». Franchement, si c’est grave. Car dès le moment qu’il va sortir une énième énormité, on a tout un tas de gens qui le suivent qui vont retenir ces informations. Ça accouche donc d’un public qui croit connaitre le cinéma, et qui vont sortir des énormités qui peu à peu seront cru comme des vérités. La vulgarisation c’est bien, la désinformation c’est dangereux. 5. "Il n'aime pas ... donc il n'aime pas le cinéma". Là encore, je serais assez d’accord avec toi si on ne prenait qu’un seul exemple. Evidement que ne pas aimer un classique, et aimer une daube n’est pas dommageable. Chacun son expérience cinématographique comme tu dis. Non, le vrai problème, c’est pas qu’il a aimé Lucy, et détesté La Nuit du Chasseur (que je n’ai pas aimé non plus soit dit en passant). Le problème c’est qu’il dit du bien de Resident Evil, Aladdin, Ma Femme s’appelle Maurice, Les Profs 2, Pompéi, Abraham Lincoln : Chasseur de vampires, Divergente, The Bling Ring, Jupiter Ascending, … et n’est pas aimé Gravity, Mad Max Fury Road, Gone Girl, La Nuit du Chasseur, Vertigo, Autant en emporte le vent, 2001, Apocalypse Now, …. Si tu vois la nuance. On a chacun nos plaisirs coupables et nos démons, mais au fil des films, je pense qu’on voit peut voir une certaine tendance de ce qu’aime Durendal et de ce qu’il n’aime pas. Et c’est cette tendance là qu’on peut critiquer chez lui. Tiens et sinon pour compléter ce point-là, j’ai vu hier sur une des listes du hater de sens critique, un argument plutôt intéressant qui disait que si Durendal avait besoin de s’identifier dans des personnages pour l’aimer, c’est qu’il avait encore le niveau d’un enfant. Ce qui est plutôt vrai, et ça s’étend même aux films. Comme toi avec Wong Kar Wai, j’ai un peu de mal avec certains des grands films de Orson Wells (Citizen Kane et Touch of Evil pour ne pas les citer) et pourtant ces films me fascinent par leurs réalisations et leurs mises en scène. Ce ne sont pas des expériences très agréable, je n’arrive pas à m’attacher à eux, et pourtant je pense que ce sont tout de même de grands films pour toute les thématiques et questionnement qu’ils contiennent.
Bref, tout ça pour dire que si Durendal peut être considéré comme un critique ciné (comme on peut en lire dans la presse généraliste), il ne faut vraiment pas voir plus en lui. Et je pense que le ras-de-bol de Mia vient de là. Durendal avec son nombre d’abonnés a une certaine « street-cred » malgré à un manque de légitimité, et associé avec sa prétention, ça fait qu’il a un grand nombre de détracteurs. Ce qui me parait plutôt logique pour le coup.
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